Plongée dans l’histoire du château de Dampierre

Construit au XVIe siècle pour être le siège du duché de Chevreuse, puis reconstruit, le château de Dampierre est un magnifique exemple d’architecure du XVIIe siècle.

dans un frais et riant vallon, sillonné par le cours de deux rivières, et ombragé de bois touffus

Auguste Moutié 1874

Situé à 7 km de la gare de Saint-Rémy-lès-Chevreuse, on y accède par une route qui suit la vallée de l’Yvette. Après Chevreuse, puis Saint-Forget, vous  longerez le mur qui enclos le parc et arriverez à Dampierre avec à gauche le superbe château.

A l’origine, manoir féodal qui brula pendant la guerre de cent ans, il fut reconstruit au second quart du XVIe siècle par le trésorier Jean Duval.

En 1552, le cardinal de Lorraine acheta le château de Dampierre juste après avoir acheté à la duchesse d’Etampes les seigneuries de Chevreuse, ainsi que celle de Meudon près Paris, souhaitant contrôler les alentours au sud et à l’ouest de Paris.

Devenu duc de Chevreuse en 1555; il choisit de délaisser l’ancien château de la Madeleine à Chevreuse pour le plus confortable château de Dampierre et d’en faire le siège de son nouveau duché de Chevreuse.

Il transforma le modeste manoir en une demeure d’une architecture élégante de la renaissance.  Cité alors en exemple comme un des « plus excellents bâtiments de France ».

A la mort du cardinal, en 1574, il passera à Henri de Lorraine, duc de Guise, dit le balafré, chef de la Ligue, la Sainte Union catholique au moment des guerres de religions.

A sa mort le château passera à ses fils Charles, puis Claude de Lorraine. La chatellenie de Chevreuse sera érigée duché pairie en 1627 .

En  1655 Claude de Lorraine cèdera le duché à son épouse, Marie de Rohan, veuve en premières noces du connétable de Luynes. La fameuse duchesse de Chevreuse de la Fronde. En 1663, elle le transmettra à son fils Louis-Charles d’Albert, duc de Luynes.

Celui-ci , influencé par la mode, et peut-être par les conseils de son beau-père Colbert, modifiera complètement le château en rasant les étages et reconstruisant sur les fondations suivant les plans de Jules-Hardouin Mansart, avec un luxe et une munificence que lui reprochèrent Saint-Simon et Fénelon.

Les matériaux  de construction furent tirés du domaine, on assure que les jardins furent dessinés par Lenôtre. Le parc de 377 hectaree fut entouré de murs.

Préservé à la révolution, puis restauré et réaménagé au XIXe siècle par Honoré-Théodoric de Luynes, député, grand archéologue et historien…. qui fit travailler Ingres, Rude, Garnier et autres grands artistes de l’époque.

Pénélope endormie au pied du grand escalier XIXe
Louis XIII enfant par François Rude
Pénélope endormie, Jules Cavelier, salon de 1849, au Musée d’Orsay à Paris

La famille de Luynes a vendu le château à Franky Mulliez et un vaste chantier de restaurations a débuté en 2019.

Le parc est ouvert à la visite.

L’intérieur du château n’est pas visible, mais vous pouvez voir la splendide chapelle funéraire que le duc de Luynes fit construire adossée à l’église du village, à l’emplacement de l’ancien cimetière.

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Traversez le village jusqu’à l’église.

Entrez dans l’église et avancez vers le choeur jusqu’à l’autel de la Vierge. Vous trouverez une très belle grille en bronze du XIXie siècle.

Grille de Bronze par Charles Garnier

Cette grille marque l’entrée de la chapelle funéraire des Luynes

En 1862, Honoré Théodoric, 8e duc de Luynes, fait construire par Joseph-Fréderic Debacq et Charles Garnier, l’architecte de l’Opéra de Paris (deux jeunes architectes avec qui il avait travaillé comme archéologue en Italie) une chapelle funéraire destinée à la sépulture de la famille de Luynes, dans la crypte de cette chapelle.

Adossé au mur de droite, se trouve un cénotaphe surmonté d’une statue de Jean-Marie Bonassieux de marbre blanc représentant la duchesse de Luynes décédée en 1861. Au-dessus, une statue de la Miséricorde et à gauche une statue de la Justice, représentée par

Saint-Michel (avec son bouclier et son épée). Toutes deux par Alexis-Hippolyte Fromanger.

Au fond, vitrail représentant l’Ascension de Jésus, les prophètes, Moïse , Adam et Eve…

Retournez vers le fond de l’église près de la tribune.

Vous y verrez une statue du Sacré-Coeur de Jésus, et  lirez une plaque indiquant l’emplacement de la « relique » d’une main de Marie-Charles, duc de Luynes, bienfaiteur de Dampierre, mort en 1771.  Les habitants de Dampierre, reconnaissants, ont sauvegardé le château pendant la révolution. Son fils, Louis-Albert, 6ème duc de Luynes, avait d’ailleurs, en 1789, rallié les idées du Tiers-Etat.

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Photos et doc: HB, Popgouv, Daampierre

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