Eglise Saint Jean-Baptiste de Choisel

Au cœur de la vallée de Chevreuse, à 6 km de la gare de Saint-Rémy, le village de Choisel  se répartit en plusieurs hameaux. Son église, dans un vallon boisé, date du XIIIe siècle, puis a été restaurée au XVIIe siècle avec de beaux éléments baroques.

Pour la visiter, passez devant le clocher, et entrez par la porte latérale de l’église.

 

Dirigez-vous vers le fond et asseyez-vous dans un des bancs fermés du XVIIIe siècle.

Près de la grande porte se trouve une vasque de pierre recouverte de bois, pour les baptêmes.  C’est aux fonts baptismaux que les catéchumènes deviennent chrétiens par le geste de l’eau versée sur la tête. Ils pourront alors participer à la célébration de la messe, ou eucharistie.

Le bénitier près de la porte rappelle aux chrétiens leur baptême. Ils font le signe de la croix en entrant dans l’église.

Vous voyez la nef principale, lieu de rassemblement des fidèles.

Construite au XIIIe siècle, en pierres de meulière et grès, couverte de voutes d’ogive. Elle a été restaurée au XVIIe siècle.

Elle est orientée vers l’est, selon la tradition. Le soleil se lève à l’est et cela évoque pour les chrétiens le jour de la résurrection de Jésus.

 

Avancez jusqu’à la statue reliquaire de saint Jean-Baptiste en bois doré, du début du XIXe siècle.

Jean-Baptiste est représenté vêtu d’une peau, le doigt levé, avec un agneau et un bâton en forme de croix en son haut.

La peau fait référence au fait que Jean-Baptiste vivait à l’écart dans le désert, et le doigt à l’annonce de la venue de Jésus « plus grand que lui », « l’agneau de Dieu ». Jean avait réuni autour de lui de nombreux disciples, leur annonçant la venue d’un personnage plus important que lui, le Messie : « Moi, je vous baptise avec de l’eau, pour vous amener à la repentance, mais vient celui plus fort que moi, et je ne suis pas digne de porter ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu » Matthieu 3.

Au fond de l’église deux peintures du XVIIe siècle présentent deux des proches de Jean-Baptiste, Saint Philippe et saint Jude.

Philippe, est l’un des premiers à avoir répondu à l’appel de Jésus. Jude était également présent lors de la Cène, avec Pierre et Philippe.

 

Asseyez-vous dans un des bancs aux panneaux moulurés.

 Face à vous, le chœur.  C’est l’autel qui en est la partie centrale car là est célébrée l’Eucharistie, selon les paroles de Jésus, «faites ceci en mémoire de moi».  A chaque messe, le sacrifice du Christ est renouvelé quand le pain et le vin sont transformés en son Corps et en son Sang.  Comme le rappelle derrière vous le grand Christ en Croix du XVIIIe siècle au-dessus de la porte.

Vous voyez l’autel réalisé avec d’anciennes boiseries du XVIIIe siècle. Derrière se trouve l’autel du XIXe siècle, en calcaire blanc, de style classique.

Le groupe en terre cuite, sculpté par André Brenet dans le style baroque en 1768, figure le baptême du Christ par Jean-Baptiste, devant une nuée, surmonté d’une colombe.

A leurs pieds se trouve le tabernacle. Là sont gardées les hosties (le pain) qui ont été consacrées pendant l’eucharistie, et qui restent après la communion des fidèles. La lampe rouge, au-dessus de l’autel moderne, indique la présence d’hosties consacrées, elle signifie la présence réelle de Jésus.

A droite un lutrin du XVIIIe siècle en bois doré orné d’un aigle et de dauphins pour porter les livres de chant. Et deux consoles du XVIIIe siècle.

Pendant la messe les lectures sont lues et commentées à l’ambon, ici un pupitre en bois. Auparavant les sermons ou homélies étaient prononcés dans la chaire du XVIIe siècle.

Elle repose sur un pied sculpté d’une cariatide et est recouverte d’un « abat-voix » richement orné. L’aigle est le symbole de l’apôtre et évangéliste Jean, et se réfère à la force et la vie nouvelle.

La colombe représente le Saint Esprit.  Les chrétiens croient en un seul Dieu qui est Père, Fils et Saint-Esprit; la troisième personne de la Trinité, l’Esprit Saint, est l’Esprit de Jésus que le Père nous communique, le souffle; il est représenté par une colombe ou par une nuée.

La chaire date de 1683 ; le curé était Pierre Masson, un éminent juriste et théologien qui avait officié à Paris. Au moment où le duc de Luynes faisait reconstruire le château contigu de Dampierre par Mansart, le curé de Choisel fait installer ici de beaux lambris, le lutrin et cette chaire, dans le style en vogue à Paris, portant ses initiales PM.

 

Dirigez-vous vers la droite, derrière la clôture en fer forgé du XVIIIe siècle, dans la chapelle de la Vierge. L’autel du XIXe siècle est en calcaire blanc, et y figure un cœur, le Sacré-Cœur de Jésus. C’est le symbole de l’amour divin, centre où tout converge et qui embrasse tout. Cette représentation surmontée d’une flamme, mais sans couronne d’épine, était en cours peu après les révélations faites à Paray-le-Monial fin XVIIe siècle, d’où est partie la dévotion au Sacré-Coeur.

Au-dessus de l’autel figure une Annonciation de la fin du XVIIIe siècle : l’archange Gabriel, tenant un lys, symbole de pureté, annonce à Marie qu’elle sera la mère de Jésus, ce qu’elle accepte « Le Saint-Esprit viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. C’est pourquoi le saint enfant qui naîtra de toi sera appelé Fils de Dieu. » (Luc 35)…

Jésus naîtra à Bethléem, et grandira à Nazareth. Baptisé par Jean-Baptiste, il prêchera en Galilée, puis sera arrêté, jugé et crucifié.

Mort sur la croix, Jésus ressuscite, le troisième jour, à Pâques, et dit : « Soyez sans crainte, allez annoncer à mes frères qu’ils doivent se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront » puis  «  Allez! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit ». Matthieu 28.

 

Revenez dans la nef principale. Vous y verrez autour de l’autel deux vitraux du XIXe siècle de Saint Pierre et Saint Paul.. Ils évoquent l’évangélisation, et la mise en place de l’Eglise.

Pierre était galiléen, pêcheur installé à Capharnaüm au bord du lac de Tibériade.

Paul était un juif de la diaspora, de Tarse en Asie Mineure, et citoyen romain. Il devient l’apôtre des païens ; écrit de nombreuses lettres à ses fidèles.

Pierre a reçu la charge de créer l’Église: « Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église » Mattieu 16 . Il ira à Rome et sera le premier pape.

Plus tard Irénée est allé à Lyon. Et, vers l’an 200, l’Eglise s’est établie jusqu’à Paris avec saint Denis. Puis peu à peu dans toute la France.

Le vitrail de saint Charles Boromée, évêque de Milan, mort en 1584, le montre en simple prêtre. Très fortuné, il commença par réformer sa propre vie…afin de venir en aide aux autres. Le vitrail fut offert par la famille de Breteuil.

 

Revenez vers le milieu de l’église.

Un espace avec une petite clôture renferme un autel surmonté d’un tableau du XVIIIe siècle de Pierre Le Sueur représentant un évêque guérissant des malades. A côté se trouve un harmonium venant du château de Breteuil. Et plus loin, dans une alcôve, un banc d’œuvre du XVIIe siècle en bois sculpté aux initiales dorées, JB pour Jean-Baptiste.

A côté, statue de saint Antoine dit de Padoue (+1231). Natif du Portugal, il fut un très grand prédicateur franciscain. Il est généralement représenté tenant un livre sur lequel repose l’Enfant Jésus, vêtu du manteau brun à capuchon. Il est connu pour ses sermons où il invitait à rechercher l’amitié des pauvres et la véritable richesse, celle du cœur.  Suivant les mots de Jésus « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Voilà le grand, le premier commandement. Et voici le second, qui lui est semblable Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Matthieu 22.

 

 

Plusieurs plaques funéraires évoquent des bienfaiteurs de l’église :

Celle sur le monument sépulcral du XVIe siècle, de Nicolas Le Jay, seigneur de Bévillier-Breteuil, enterré là en 1585.

Celle en marbre noir, de Marie Louvet, épouse du bailly du duché de Chevreuse, qui a financé la restauration de l’église, et les peintures au début du XVIIe siècle.

Celle en marbre noir, de Pierre Masson, curé, qui aménagea l’église fin XVIIe siècle.

En ressortant de l’église, vous verrez au-dessus de la porte un Christ bénissant du XIXe siècle.

 

En repartant, regardez un instant cette église de campagne, et son clocher . La flèche date de 1867 et enferme une cloche fondue en 1824. Chaque jour, matin, midi et soir, vous entendrez l’Angelus, une sonnerie en volée ; c’est ainsi que depuis le XVe siècle on fait mémoire du message de l’ange Gabriel à Marie annonçant l’incarnation :  qu’elle sera la mère du Sauveur, Jésus, Dieu fait homme pour nous partager la vie divine.

 

Eglise ouverte de septembre à juin, chaque premier dimanche du mois, pour la messe, le matin, à 9h30.

 

( info église  HB-FD Choisel   EPVC)

Photos: HB, Popgouv, Daniel Balloud

 

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