L’église de Saint-Rémy remonte au XIe siècle, mais a été reconstruite au XVIe siècle, puis ré-aménagée au moment de l’arrivée du train à Saint-Rémy en 1867.
Le village se trouve au confluent de l’Yvette, du Montabé et du Rhodon, et l’église en est au centre, aussi proche de la gare que des champs – 300m.
Pour visiter l’église, entrez par la porte principale, sous le clocher carré des XIII-XVIe siècles
De là vous avez une vue globale sur l’église, la nef principale, le chœur, et une petite lumière rouge dans le bas-côté. A droite vous trouvez un bénitier en marbre rouge.
Puis, allez sur votre droite, près des fonts baptismaux, en marbre avec un couvercle en cuivre ; asseyez-vous dans une des trois stalles. Prenez le temps de regarder ce bas-côté de l’église qui a remplacé plusieurs chapelles seigneuriales en 1788.
C’est aux fonts baptismaux que les catéchumènes deviennent chrétiens par le geste de l’eau versée sur la tête. Ils pourront alors participer à la célébration de la messe, ou eucharistie.
Sur le vitrail du fond, voyez le baptême de Jésus dans le Jourdain.
Annoncée dès avant dans la Bible, la naissance de Jésus, l’Emmanuel (Dieu avec nous), aura lieu à Bethléem. Sur le vitrail proche voyez les trois scènes , de bas en haut:
- L’annonciation : avec l’ange Gabriel et Marie;
- La visitation : l’enfant à naître, Jean-Baptiste, tressaille dans le sein d’Elisabeth quand Marie rend visite à sa cousine;
- Noël : La naissance de Jésus dans une crèche, à Bethléem, avec Joseph et Marie.
Jésus est né, a grandi, a enseigné. Il est mort sur une croix. Ressuscité à Pâques, il a alors demandé à ses disciples de fonder l’Eglise. Ceux-ci sont partis; Pierre est allé à Rome, plus tard Irénée est allé à Lyon. Et, vers l’an 200, l’Eglise s’est établie jusqu’à Paris avec saint Denis. Puis peu à peu dans toute la France.
Allez maintenant vous asseoir dans la nef principale, lieu de rassemblement des fidèles. Construite dès avant le XIe siècle, reconstruite au XVIe siècle en pierre de meulière, sur pilotis, car le terrain est humide. Elle est orientée dans un axe est-ouest. Le soleil se lève à l’est et cela évoque pour les chrétiens le jour de la résurrection de Jésus.
Elle a une envergure exceptionnelle de 9m (au lieu des classiques 7,50 mètres).
Les vitraux de gauche, au sud, du XIXe siècle, décrivent la vie de saint Rémy, qui convertit au Christ le peuple des Francs, avec en particulier le baptême du roi Clovis à Noël 496.
Les vitraux de droite décrivent la vie de Marie, l’enfance de Jésus ainsi que la crucifixion.
Face à vous, le chœur. C’est l’autel qui en est la partie centrale car là est célébrée l’Eucharistie, selon les paroles de Jésus, « faites ceci en mémoire de moi ».
A chaque messe, le sacrifice du Christ est renouvelé quand le pain et le vin sont transformés en son Corps et en son Sang. Comme le rappelle le Christ en croix du XVIIe siècle qui surplombe la nef. A sa base elle est marquée d’une coupe de vin et d’un pain qui évoquent le dernier repas de Jésus avec ses disciples avant qu’il ne soit arrêté, condamné et crucifié. Au sommet de la croix, une inscription, I.N.R.I. qui veut dire « Jésus de Nazareth, roi des juifs » motif de la condamnation de Jésus par Pilate, gouverneur romain de l’époque.
Le chœur de l’église et son retable ont été dessinés en 1863 par Charles de Coubertin, avec maître autel, grand tableau, fresques, lustres, boiseries dans le style du XIIIe siècle ou néogothique… Il a été modifié en 1970 avec un nouvel autel, et le déplacement de l’ancien dans la nef latérale, où se trouve maintenant le tabernacle.
L’autel du chœur, en pierre de Comblanchien, réalisé en 1970, représente un livre ouvert recouvert d’une pierre tombale ; il fait référence à la Parole telle qu’elle est entendue et commentée à chaque office. Cette parole est lue à l’ambon, à gauche de l’autel, qui provient de l’ancienne chaire en bois réalisée en 1867. Six belles stalles en chêne en sont contemporaines. Le pupitre d’animateur, à droite, en chêne clair, a été réalisé à Coubertin.
A gauche, une grande statue en bois de Marie, en Vierge à l’Enfant, du XVIIIe siècle, en bois peint et doré. Marie tient un sceptre et l’enfant-Jésus. Celui-ci tient une sphère, surmontée d’une croix, qui représente l’univers.
Sur la fresque, en sgraffitte de chaux à deux teintes, rouge et or, les archanges, Gabriel (avec le serpent tentateur) et Michel (terrassant un dragon à tête d’homme, ailes d’oiseau, écailles de poisson…) représentent les compagnons qui sont envoyés pour nous aider à combattre le péché, un résumé de l’histoire humaine vers le salut. En haut de la fresque deux angelots encensent le Christ.
Dans un médaillon en lave émaillé, le Christ est représenté avec l’hostie, ainsi que les deux lettres Alpha et Omega, qui, appliquées à Dieu ou au Christ, signifient qu’Il est « principe » et « fin » de toute chose. A gauche, médaillon de Saint Rémy, en buste, avec son nom en latin, REMIGIUS. A droite, médaillon de la Vierge avec l’inscription SANCTA MATER DEI, sainte mère de Dieu.
Deux niches latérales avec deux statues, de saint Rémy et de sainte Avoye, en plâtre peint, du XIXe siècle, rappellent que le village de Saint-Rémy était constitué de deux hameaux, Saint-Rémy, près de l’Yvette, et à 200m, à l’emplacement de l’actuelle mairie, Sainte-Avoye avec un prieuré. Sainte Avoye (Edwige), reine de Silésie et belle-sœur de Philippe-Auguste avait fondé des abbayes et est connue pour sa générosité envers les pauvres.
Le grand tableau représente une Assomption , évoquant l’Immaculée Conception. C’est une copie interprétée d’après Murillo par Charles de Coubertin vers 1860. Le tableau de Murillo (1678), à l’origine à Tolède, aujourd’hui à Madrid, avait été rapporté en France par Soult, puis vendu au Louvre où il pouvait être copié; ce tableau reprend le dogme de l’Immaculée Conception tel que défini au concile de Trente (et redéfini par le pape Pie IX en 1854. Marie a été, par grâce spéciale de Dieu, préservée de la marque du péché devant devenir la mère de Jésus): la tunique blanche rappelle cette grâce donnée à Marie, le manteau bleu évoque l’éternité, la lumière dorée qui donne une atmosphère divine, s’oppose au jeu de clair-obscur du côté droit et en bas du tableau (le monde des ténèbres) marquant ainsi la montée de Marie vers les cieux qui lui sont dévolus.
Au-dessus du tableau on observe une colombe du Saint-Esprit. Elle est présentée en train de descendre. Les chrétiens croient en un seul Dieu qui est Père, Fils et Saint Esprit; la troisième personne de la Trinité, l’Esprit Saint, est l’esprit de Jésus que le Père nous communique, le souffle; il est représenté par une colombe ou par une nuée.
Allez -vous asseoir à droite, devant le petit autel, en pierre blanche: juste au-dessus, une plaque carrée est la porte du tabernacle. Là sont gardées les hosties qui ont été consacrées pendant l’eucharistie, et qui restent après la communion. La lampe rouge indique la présence d’hosties consacrées, elle signifie la présence réelle de Jésus.
Près de la porte de la sacristie (lieu de rangement de tout le matériel nécessaire pour les célébrations) se trouve un double confessionnal du XIXe siècle
Retournez vers le fond de l’église près de la tribune néogothique, construite en 1882 en écho au chœur, pour accueillir un orgue à tuyaux Suret, aujourd’hui désaffecté.
Près de l’escalier de la tribune une copie ancienne des Pèlerins d’Emmaüs du Titien (1530) du Louvre (avec le commanditaire ajouté à droite). Comme le relate saint Luc: Jésus, le soir de sa résurrection, apparaît à deux disciples et au village d’Emmaüs. Pendant le repas Il leur partage le pain, alors les disciples le reconnaissent. Le visage serein du Christ apparaît au-dessus d’une nappe blanche préfigurant l’autel de la messe: les symboles de l’Eucharistie y composent de façon réaliste une belle nature morte. La pyramide de sel évoque en outre le rôle que Jésus assigne à ses disciples: « Vous êtes le sel de la terre».
Avant de ressortir, tournez-vous vers la statue du Christ de Christophe Charbonnel (2009) qui montre Jésus-Christ qui a triomphé de la mort et du péché, et qui nous appelle, par son attitude et son sourire, à aller vers la vie, nous ouvrant ainsi à l’Espérance de la Résurrection.
Près de la porte de sortie, vous verrez une plaque commémorative. C’est celle d’Olivier de Montluçon, le Seigneur de Vaugien. Elle provient d’une des chapelles funéraires seigneuriales qui étaient placées à l’emplacement de l’actuel bas-côté. Elle rappelle des promesses de charité, l’enseignement de Jésus : « aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ».
En repartant, regardez un instant cette église de village, avec son clocher bien visible. Ouverte tous les jours, elle accueille les passants, et chaque dimanche, les nombreux fidèles de passage dans la vallée. Chaque jour, matin, midi et soir, vous entendrez l’Angelus, une sonnerie en volée, c’est ainsi que depuis le XVe siècle on fait mémoire du message de l’ange Gabriel à Marie annonçant l’incarnation : qu’elle sera la mère du Sauveur, Jésus, Dieu fait homme pour nous sauver.
Messes à 9h30 et 11h en temps scolaire; à 11h pendant les petites vacances, à 9h30pendant les grandes vacances.
(feuillet info panneau église HB Saint Rémy EPVC)
Crédits: HB Popgouv Ndoduc, C.Charbonnel