Promenade fleurie à Breteuil en Avril

Cette promenade de 4 km vous conduira au travers d’un parc boisé qui descend dans un vallon jusqu’aux étangs. Vous verrez des sous-bois fleuris, dans lesquels fleurissent des jacinthes sauvages et anémones des bois, mais aussi une châtaigneraie du XVIIe siècle, des étangs et des arbres remarquables… (En mai suivez plutôt la promenade de mai.)

Vous reviendrez ensuite près du château et du colombier, avec le jardin à la française et le jardin des princes dans lequel s’épanouissent en avril des anémones et des clématites, des narcisses, des viornes, des tulipes et des lilas. Les pivoines se forment, et les cerisiers se parent de corbeilles de fleurs.

Cette promenade évoquera enfin la construction du château telle qu’elle a été menée depuis le Moyen Age.

Ceux qui veulent rester autour du château, sans dénivelé, feront un parcours d’1,5 km.

1-

Entrez par la grande grille, et tournez tout de suite à gauche afin de commencer la visite par la partie du parc qui se trouve en bordure du plateau.

Passez près de l’aire de jeux.

Derrière un petit bois de bouleaux blancs, vous pouvez apercevoir une maison ; c’est celle de la grand-mère du Petit Chaperon-Rouge.

Entrez, par curiosité, si vous le souhaitez : vous y apercevrez peut-être le loup !

Continuez. Le long du chemin, quelques pervenches fleurissent.

En poursuivant, vous verrez une trouée qui donne sur la vallée de Chevreuse, avec un magnifique frêne.

Un peu plus loin, de grands abris ont été construits près d’une grille à l’emplacement de l’ancienne entrée du château sur une route qui menait de Chevreuse à Rochefort.

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Abris et ancienne grille d’entrée menant à la route Chevreuse-Rochefort

Le château de Breteuil est construit à l’emplacement d’un site appelé Bévilliers (Bi-Villae), car il s’y trouvaient au moyen-âge deux villas (villae en latin) et deux fermes, l’une triangulaire, l’autre carrée. Ce fief dépendait de Chevreuse où les Seigneurs avaient construit un puissant donjon pour surveiller la route de Paris vers l’ouest et défendre le domaine royal. D’autres donjons avaient été construits, comme à Montlhéry, Châteaufort, Gometz. Un des plus proche était à Rochefort. La route de Chevreuse à Rochefort passait ici même, et Bévilliers permettait de contrôler la route. 

2-

Prenez ce chemin vers le nord, jusqu’à un belvédère.

Restez au pied de la tourelle en bois (n’y montez pas car elle est fragile).

Début avril on a encore une bonne vue sur le bord du plateau, et le vallon. Quelques très grands pins Laricio entourent le belvédère, et font écho à un autre bosquet de pins Laricio qui se trouve proche du miroir d’eau devant le château.

2-6′

Les promeneurs qui souhaitent rester près du château reviennent sur leurs pas jusqu’au miroir d’eau (n°6′)

Sinon, prenez le chemin qui descend dans le vallon en s’écartant d’abord vers l’est.

Les bois sont de feuillus, principalement des chênes et des frênes, quelques bouleaux, hêtres.

De grands pins sylvestres s’y remarquent, ce sont des arbres naturellement présents dans les bois de la région.

En descendant le chemin on voit que le sol est fait d’argile et de sable. Nous sommes en bordure du plateau du Hurepoix, avec des couches d’argile rouge et de sable clair. Les pierre de meulières se constituent dans l’argile rouge, alors que les sables se sont souvent durcis en blocs de grès.  L’eau qui ruisselle traverse ces couches jusqu’à une couche d’argile verte plus imperméable où coule les rivières comme l’Yvette, constituant le paysage très caractéristique de la vallée de Chevreuse.

Le long du chemin les mousses prospèrent.

On aperçoit bientôt de grands châtaigners plantés là afin de récolter les châtaignes.

C’est au XVII et XVIIIe siècles qu’ont été plantés plus de 400 arbres qui permettaient d’obtenir de la farine durant les années souvent froides de la « petite période glaciaire » pendant lesquelles le blé ne murissait pas bien. Les arbres étaient greffés, ce que l’on voit encore aujourd’hui en la partie basse du tronc. Quelques sujets très vieux ont traversé les siècles. D’autres sont vétustes et creux ; ils hébergent toute une population d’oiseaux comme le pic-vert  et le pic-épeiche, la mésange, ainsi que des écureuils.

Carte des Chasses du roi 1765
La châtaigneraie longe la route de Rochefort à Chevreuse.

3-

Le chemin fait un détour vers l’ouest et croise sur un pont de pierre un ruisseau, l’Ecosse-Bouton, ou ru du fortin, dont l’eau dévale, par temps pluvieux, le côteau jusqu’aux étangs puis vers l’Yvette. En vous approchant de la berge, vous verrez de belles fougères habituées aux lieux humides.

Descendez vers le fond du vallon où vous retrouverez l’ancienne route Rochefort-Chevreuse.

Une fontaine permettait de capter l’eau d’une source.

La fontaine est indiquée sur la carte des chasses du roi de 1765 et sur la carte IGN d’aujourd’hui

Vous croiserez bientôt le chemin qui mène au village.

Au bout, une grande grille et un pavillon de gardien marquent l’entrée du parc côté village : on est là au centre de Choisel, avec sa belle église et son vieux lavoir. Le chemin passe sur une digue entre les étangs aménagés fin XIXe siècle.

Sur les pelouses des tulipiers de Virginie et des platanes ont été plantés, plus loin, des pins Douglas et des cyprès chauves.

En bordure des étangs, au soleil, les primevères-coucou fleurissent.

Ne prenez pas ce chemin vers le village, mais continuez vers le bord du parc, derrière l’étang, où vous trouverez les splendides cyprès-chauves.

4-

Aussi appelés Cyprès de Louisiane, ils perdent leurs « feuilles » en automne. Leur nom vient de leur aspect dénudé en hiver, mais aussi de leurs racines « aériennes » qui ressemblent à des cranes chauves. Ils se plaisent en bordure d’eau.

Ces cyprès sont très grands, avec un bois assez gris.

Sur l’étang vous verrez des canards, des oies bernache et un éventuel héron.

Revenez sur vos pas, et prenez l’allée carrossable Achille-Fould qui mène au château en longeant un vallon.

Au fond du vallon on voit le mur d’enceinte du parc, et, à l’extérieur, la fontaine « Saint Paul ».

Les anémones des bois et les jacinthes fleurissent en grande nappes début avril.

Le long de l’allée on voit de beaux chênes et hêtres, ainsi que des ifs plantés, puis quelques rhododendrons.

Hêtre et ifs

En contrebas se trouve une sablière dont on utilisait le sable pour construire les bâtiments du domaine.

Vous arriverez en bordure de plateau où se trouve un escalier.

5-

Montez les escaliers, et avancez dans ce bois appelé la Garenne car on y chassait. On aperçoit au fond d’une allée l’Etoile avec sa vasque.

Restez sur le chemin qui longe le bord du vallon.

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Le chemin moussu monte doucement. A droite, on voit derrière les arbres dénudés le coteau boisé.

A gauche, on aperçoit de larges allées qui mènent au château.

Les jacinthes sauvages fleurissent courant avril.

6-

En arrivant au bassin de la Grenouillère, on a une vue étendue sur la vallée de Chevreuse où coule l’Yvette, et les bois qui couvrent l’autre versant de la vallée. Au fond se trouvent les châteaux de Dampierre et de Mauvières.

Avant de remonter vers le château, prenez le Serpentin aussi appelé allée Séverine de Breteuil, qui descend, entre les symphorines, jusqu’au splendide chêne sessile.

Remontez ensuite à la grenouillère.

La promenade se poursuit sur l’herbe entre les rhododendrons pour arriver en contrebas du miroir d’eau, à la grande mosaïque de buis.

6′-

Continuez en montant près du miroir d’eau entouré de jardins à la française, dessinés par Henri et Achille Duchêne vers 1900.

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Vue cavalière du château – Henri et Achille Duchêne

A l’ouest le bosquet de pins Laricio que l’on voyait du belvédère, planté avant la réalisation du miroir d’eau.

A l’est un majestueux cèdre du Liban de la fin du XVIIIe siècle et le colombier médiéval. Au delà, on entre dans  le jardin à l’anglaise.

Le colombier est ce qu’il reste de la ferme triangulaire que l’on voit sur les plans des XVIe au début XIXe siècle. Entrez dans le colombier, vous verrez ses nombreux boulins, et son fonctionnement.

cadastre de 1819

Poursuivez vers les communs et ferme du XIXe siècle, avec un bosquet de pins Laricio nouvellement planté.

7-

Aujourd’hui, des scènes de contes de Charles Perrault sont présentées dans les communs, allez y faire un tour……. vous verrez par exemple Barbe-Bleue, Peau-d’âne, ou les fées…

Entrez chez Barbe-Bleue pour écouter le conte…… et vous verrez dans le décor une statue, qui ornait les jardins. Il s’agit de Marie-Adélaîde de Savoie, en Diane chasseresse, par Coysevox, copie du XVIIIe siècle. Les deux vasques sont du XVIIIe siècle également.

Continuez vers l’orangerie et le labyrinthe. Si vous avez le temps, allez l’explorer… vous verrez qui se trouve dans le pavillon central.

Sinon, allez voir la floraison des noisetiers « tortueux » plantés en contrebas de l’orangerie, là où poussait il y a bien longtemps de la vigne.

8-

Prenez des escaliers (1) pour accéder au Jardin des Princes.

Visite détaillée du Jardin des Princes.

Ce jardin a pris place sur l’ancien jardin potager et le verger.

Les carrés de légumes ont été remplacés par des pelouses bordées de plates bandes.

Longez la « plate bande bleue » où fleurissent les anémones et les iphéons, bientôt suivis par les lavandes et les camassias.

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Anémones

Au bout de cette plate bande, vous entrerez (2) dans le verger où fleurissent de grands cerisiers précoces.

En dessous la collection de pivoines arbustives se prépare…

poirier taillé en espalier

L’hiver est la période de taille des pommiers et poiriers en espalier, et au printemps les boutons conservés fleurissent.

Au centre du jardin, l’ancien bassin d’arrosage est bordé de narcisses.

effet de transparence dans la charmille, derrière les obélisques en if.

Les fleurs précoces sont regroupées sous la pergola (3) .

Les hellébores fleurissent depuis Noël et ont pris de l’ampleur. Les clématites et les rosiers « Ghislaine de Féligonde » couvrent la structure de la pergola.

Clématite armandii

On remarque en dessous les viornes, les heuchères et des bulbes.

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Hermodactylus tubérosus

Longez les chambres de verdure jusqu’au mur en pierre pour voir les narcisses et les pivoines herbacées.

fenêtre avec vue

Le long du mur (4), les rosiers anciens anglais et des arbres fruitiers, chauffés par la pierre, sont précoces.

mur, jacinthes et contreforts en if

Revenez vers la grille du jardin (5).

***

9-

Ressortez du jardin et continuez vers la cour du château.

Entrez dans la grande galerie (sauf en période de grand confinement).  Vous verrez de splendides portraits des rois Louis XVI et Louis XVIII qu’ont servi les Breteuil. Une collection de photos montre la vie au château vers 1900.

On remarque aussi sur chaque poutre les blasons des différents propriétaires de Bévilliers-Breteuil, depuis le XIIe siècle. C’est grâce aux aveux qui ont été conservés dans les archives du département, et étudiés par Auguste Moutié vers 1870, que l’on a connaissance des premières familles qui ont possédé les terres et le château de Bévilliers-Breteuil.

Suivez, pour plus de précisions, le détail de la construction et des seigneurs de Bévilliers-Breteuil.

En 1177, c’est Jean de Choisel de la famille de Chevreuse.

Jean de Choisel

En 1372, Jean de Poissy et Jehan du Plessis, pour « deux hostels, bois et terres ».

En 1526, Dauphin de la Cauchonnerie  pour « Deux hôtels, grosse tour, Colombier, bois et terres ». saisie.

En 1577, le propriétaire est Nicolas Le Jay, d’une famille de juristes parisiens, pour un manoir, et maison seigneuriale, pourpris, colombier, vieille tour en ruine, jardin, vivier, houssière, bois et terres.

C’est à cette époque que le château est reconstruit dans le style Henri IV ou Louis XIII, en brique et pierres avec un logis seigneurial, un châtelet, quatre tours d’angles le tout entouré de murs et de fossés.

En 1595, Thibault Desportes, notaire, conseiller, grand audiencier de France (et frère de Pierre Desportes, poète, proche du roi Henri III, abbé en commandite de l’abbaye des Vaux de Cernay) l’achète.

Il passera par héritage à Pierre de Chanteclerc puis à Charles Renouard qui en fera donation à un parent, le second fils de Louis de Breteuil, contrôleur des finances. C’est ainsi en 1662 que le domaine entre par alliance dans la famille de Breteuil dont les armes sont un épervier d’or, sur champ d’azur.

Blason de Charles-Achille de Breteuil (1640-1708)

Charles Achille Le Tonnelier de Breteuil (1640-1708) sera donc le premier Breteuil à Bévilliers.

L’accès au château se fait alors par une allée qui mène à la route de Chevreuse-Rochefort. Un jardin dans l’esprit du XVIIe siècle, clos de murs se trouve au nord.

Plan aux armes Renouard, mi XVIIe

Claude-Stanislas ( 1730-1783) va supprimer certains bâtiments vétustes autour de la cour, et construire de nouveau communs. Le jardin comportera un parterre classique au nord, et près de la ferme un labyrinthe dit « bosquet chimérique » avec statues.

Cartes chasses du Roi vers 1765

Charles Achille (1781-1864) est encore enfant à la mort de son père et au début de la Révolution. Le château sera mis sous séquestre pendant la période trouble de la Terreur, puis la famille reviendra y habiter. Délaissé pendant quelques années, le jardin formel sera transformé en jardin à l’anglaise et une pelouse semée dans la cour.

Plusieurs bosquets de pins Laricio seront plantés dans le parc, et autour du château et des communs.

Un enduit blanc recouvre les façades.

cadastre 1819

Alexandre Charles Joseph (1819-1906) construira les nouveaux communs, aménagera le château, et tracera une grande allée carrossable pour descendre au village.

Henri (1848-1916). Vers 1900, Henri de Breteuil, avec son épouse Marcelite, demande aux Duchêne de remodeler le château et ses jardins. Les Duchêne vont créer un splendide jardin à la française devant et derrière le château, avec un grand miroir d’eau, redessiner la cour, implanter des grilles.

Cadastre 1968

Henri-François, le 10e et actuel marquis de Breteuil, avec son épouse Séverine, transforme les deux ailes en les recouvrant de toits à la Mansart, restaure le château, les communs, le parc et les jardins, crée le jardins des Princes et le labyrinthe. Il a fêté en 2019 les 50 ans d’ouverture du domaine au public.

Jour d’affluence à Pâques 2021
Miroir et perspective sur la vallée de Chevreuse

Bonne fin de visite!

*****

Horaires:

à partir de 10h.

Tarifs:

Tarifs pour les visiteurs individuels, pour le parc, jardins, et scènes de contes.

  • Tarif plein : 11,50€
  • Tarif réduit (jeunes, séniors 60, enseignants, familles (2+2) : 10,50€.
  • Gratuit pour les moins de 5 ans.

Pass annuel à 45€

Pour visiter également l’intérieur du château, le tarif est de 17, 50 € et 15, 50 € . Ceci en fonction des autorisations gouvernementales.

Visites

Visites guidées du parc et des jardins pour groupes : renseignement auprès du Château de Breteuil : 01 30 52 05 11 et contact@breteuil.fr

Accès

Accès en voiture ou en bus : en saison, le dimanche en Baladobus ; du lundi au vendredi, un service « Transport à la demande » TAD relie la gare RER de St Rémy au château de Breteuil, (tarif 2€, sinon inclus dans un billet Paris-St-Rémy, ou un pass Navigo).

Accès à pied: de Saint Rémy, suivre l’itinéraire de St Rémy à Breteuil par Boulay.

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Crédits images : IGN, Popgouv, HB, Clotilde Duvoux et Résidents de Breteuil.

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