Promenons nous dans Chevreuse, en marge de la promenade historique

Cette promenade à pied, en marge de la « Promenade Historique de Chevreuse » vous mènera en 2 km des faubourgs de la ville, puis le long des petits-ponts de l’Yvette et dans le centre de l’ancienne ville médiévale jusqu’à la place de l’église.

Elle illustrera comment la ville, construite au moyen-âge le long de la route de Paris, entre un château et une abbaye, s’est organisée, avec ces activités commerciales, artisanales et même industrielles.

Cette visite peut être complétée par la montée au château de la Madeleine, ou bien un promenade au fond de la vallée, vers Saint-Rémy ou bien vers Dampierre.

1 : Départ près du centre des pompiers

Départ du parking de la rue Charles Michels, en face des pompiers.

Chevreuse est située  le long de la vallée de l’Yvette, en bordure d’un plateau agricole. La ville s’est établie au moyen-âge, entourée de fortifications qui reliait le château, la ville, l’abbaye et l’église. Celles-ci ont été agrandies au XVIe siècle et passaient justement près de la caserne des pompiers.

Prendre la rue Charles Michels vers le sud et l’est. Elle longe le bras sud de l’Yvette, avec quelques jardin jusqu’à des champs.

2 : Jardins et prairies

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A l’extérieur de la ville, les activités agricoles se sont développées, avec en particulier au XIXe du maraichage, que l’on voit encore avec de nombreux jardins potagers qui utilisent la belle terre légère.

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On avait également placé au moyen-âge, à l’extérieur de la ville, ( un peu plus loin, vers la croix saint Lubin), des équipements comme le moulin de la ville, la léproserie et le pilori.

Mais au XIXe c’est un site industriel qui s’est établi le long de l’Yvette près de Chevreuse.

La rue Charles Michel s’appelait la rue des usines car elle menait à une zone industrielle : deux tanneries, Bobet et Cadou-Roggwiller, et une usine à gaz.

Les tanneries, longtemps situées en ville, causaient beaucoup de nuisances, en souillant l’eau, et en dégageant des odeurs fortes. C’est pourquoi elles ont été déplacées en aval de la ville au XIXe siècle,

La tannerie Cadou-Roggwiller située auparavant en ville, occupait 40 ouvriers.

On y tannait des peaux de bœuf ou de chèvres, mais aussi de plus exotiques peaux de serpents et de reptiles qui étaient vendues à Lyon et à Paris.

L’usine à gaz brulait du coke, et stockait le gaz avant de le diffuser en ville pour l’alimentation des réverbères…

Les tanneries causaient encore des désagréments, pour les agriculteurs, et les habitants de Saint-Rémy. Trop polluantes, les usines  perturbaient en particulier l’activité des maraichers qui s’étendait sur le flanc de la vallée.

Bien exposé, ce coteau était réputé pour ces cultures de fruits et légumes, ainsi que des fleurs vendues au marché aux fleurs de Paris : entre autre la « Pâquerette à fleurs monstrueuses », à très grosses fleurs de couleur blanche ou rouge.

Pâquerette à fleurs monstrueuses race dite ‘de Chevreuse ‘

Les usines ont cessé leur activité vers 1960.

3: Retour vers le point 1 de départ, sur l’Yvette

Aujourd’hui, les sites du moulin et des usines sont devenues d’agréables résidences le long de l’Yvette et de son canal. Sentier accessible aux promeneurs, mais à pied !

Point de départ, sur l’Yvette

Poursuivre la promenade le long de l’Yvette vers l’ouest: c’est la « promenade des petits ponts », appelée aussi « sentier des rivière ».

La promenade historique passe ainsi le long d’un bras de l’Yvette qui avait été canalisé pour permettre l’activité des tanneurs, et aussi apporter l’eau au moulin de la ville.

La ville médiévale était déjà entourée d’une première fortification. Mais la ville a grandi, et ses faubourgs ont été englobés dans la ville quand on a construit une nouvelle muraille à la fin du XVIe siècle, (à l’époque du Cardinal de Lorraine puis de ses neveux Guise devenus ducs de Chevreuse). 

Le mur défensif construit entre 1562 et 1598, passait entre l’Yvette et son canal. Avec ainsi une zone inondable, au sud du canal difficilement constructible mais propice au jardinage.

Côté ville, toute une activité de tannerie de draperie et de cordage s’est établie, avec des terrains tout en longueur qui permettait d’organiser une activité artisanale.  

Quand les tanneries ont quitté l’enceinte de la ville, ces parcelles sont devenues jardin, avec potager de l’autre côté du canal.

Chaque maison ayant son pont pour aller à son jardin. Et souvent un lavoir.

Lors des héritages, on spécifiait souvent  qu’ils ne pouvaient être vendus séparément.

 Celui de « Marie-Louise et Pierre » est  resté longtemps cultivé.

4: Le séchoir à peau

Au XVIII, il y a eu jusqu’à 20 tanneries à Chevreuse, chacune avec son séchoir à peaux. Celui-ci date du XVII et a été restauré.

Voisine du séchoir à peaux, voici une très belle maison , construite par une famille de tanneurs, les Brochand-Cadiou dont l’un, Edmond Cadiou fut 3 fois maire de Chevreuse entre  1878 et 1917.

Cette maison fut transformée un temps en école Sainte-Thérèse, avec le jardin de l’autre côté de l’Yvette, puis maintenant, redevenue maison particulière.

Soigneusement restaurée, elle n’a pas gardé son potager, car celui-ci est devenu parking municipal, discrètement caché par le vieux mur, et une élégante porte.

Continuez sur le chemin, d’où on aperçoit le château de la Madeleine qui domine.

L’aire de repos est contigüe à la maison des associations et d’un grand parking. On voit plus loin le cours naturel de l’Yvette, avec une  promenade appelée la promenade des canards.

On voit enfin le lavoir municipal, rue des Mandars.

5: Lavoir

On remonte la rue des Mandars, traverse la rue de la division Leclerc, et entre dans la rue Lalande.

On s’approche alors de la première fortification construite entre 1320 et 1420 de la ville pour entourer les églises, et les maisons au pied du château, le long de la rue de Paris.

On entre dans l’ancien centre médiéval en prenant la rue Lalande, avec ces vieilles façades

6: le Cabaret du Lys.

Un vieil « estaminet » se trouve rue Lalande où Jean-Racine, ami du duc de Luynes-Chevreuse pouvait venir se reposer au moment où il surveillait des travaux dans le château de la Madeleine.

La place du marché au blé se trouve à droite au bout de la rue Coupé, c’était une place très animée et les maisons du centre ville, avec leurs grands porches permettaient de stocker les grains..

Continuez la rue Lalande jusqu’à la rue de Paris.

7: Place des halles

La rue de Paris-rue de Versailles est une très vieille route qui allait de Paris vers l’ouest, le long de laquelle la ville s’est construite avec au centre sa places des halles bordée de maisons du XVIIIe siècle..

Au XIXe, on remarque un renouveau dans l’architecture avec des maisons pleines de charme, souvent lieux de villégiature pour les parisiens.

Celle-ci a une urne bien lourde en façade.

8: La maison des Bannières 

En continuant vers l’ouest on arrive à la maison des Bannières du XVe siècle.

dessin Claude Sauvageot 1874

9: Clocher de l’église Saint-Martin

On arrive au clocher de l’église, qui a eu un passé très mouvementé.

Le clocher d’origine était plus petit et a subi en 1308 un ouragan qui l’a détruit. Rétabli, en pavillon, il a été reconstruit avec la flèche actuelle.

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L’escalier que vous voyez témoigne des luttes armées qui ont par trois fois opposé les seigneurs de Chevreuse au roi de France. On voit les meurtrières qui permettaient aux soldats de défendre la ruelle qui descendait du château.

Il faut dire que la ville de Chevreuse sera plusieurs fois occupée par les troupes royales lors du siège du château.

De l’an mil à la fin du XVIIsiècle essentiellement trois familles ont été à la tête de Chevreuse, et chacune s’est rebellée contre le roi de France qui à chaque fois a su prendre le dessus.

  • Au XIIsiècle : La famille de Montlhéry-Chevreuse est puissante et cherche à contester le pouvoir royal. Le roi Louis VI le gros en 1108 assiègera le château de Chevreuse, sans succès alors, mais réussira finalement à rallier ce fief . Le roi vers 1140 fera renforcer les défenses du château.
  • Au XVe siècle : Les ducs de Bourgogne (Philippe le Hardi et Jean sans Peur) tiennent une cour à Paris, et les seigneurs de Chevreuse en feront partie. (En 1418, Jean de Chevreuse sera chambellan du duc de Bourgogne. ) Chevreuse sera donc au main des Bourguignons, opposants au roi de France. C’est seulement en 1438 que les forces royales reprendront le château. En 1440 Chevreuse sera remise en fief à Nicolas ou Colard de Chevreuse.
  • Au XVIe siècle : Les Guise sont ducs de Chevreuse, chefs de la ligue catholique et dirigent quasiment le pays sous Henri II, François II et Charles IX. Mais finalement Henri III, exclu de Paris,  les écartera en faisant assassiner à Blois en 1588 les deux frères, Henri « le balafré » et son frères cardinal. Le troisième frère, Charles de Guise-Mayenne poursuivra la lutte, à la tête de la Ligue qui occupe Paris. En juillet -Août 1589, les troupes du roi parviennent à occuper la ville de Chevreuse et menace de tirer sur le château avec un canon pour déloger les troupes de la ligue, … mais les troupes royales quittent précipitamment le siège, car le roi Henri III vient d’être assasiné à Saint-Cloud. Finalement les Guise, ducs de Chevreuse, se rallieront quelques années plus tard à Henri IV.

10: Eglise Saint-Martin

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Entrez dans l’église par le portail principal.

Suivez si vous le souhaitez la visite complète de l’église.

On voit la nef datant du moyen âge et les massifs piliers du clocher. Un nouveau chœur a été construit derrière le clocher, avec un axe légèrement penché.

Au moyen-âge, c’était une petite église paroissiale, à côté d’une grande église de l’abbaye Saint-Saturnin.

sur le dessin de Sauvageot,
le tracé rouge montre les édifices au moyen-âge

Le Cardinal de Lorraine ayant acheté le duché de Chevreuse en  agrandie 1555, l’église a été agrandie au XVI avec un nouveau choeur et de très belle verrières, (Saint Martin, Crucifixion et Annonciation).

Au détour d’un pilier, l battant d’une des cloches.

Près de la porte latérale, statue de Saint Roch avec une récente prière rédigée pour la période de pandémie et de la Covid .

Avant de sortir par la porte latérale, allez voir le tableau de l’Assomption de la Vierge d’Eugène Lacoste, 1858, qui montre la route qui continue vers l’ouest, construite au pied de la falaise.

assomption chevreuse

On y voit aussi l’Hôtel-Dieu « des champs » construit au sud de l’Yvette.

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En sortant par la porte latérale, vous serez devant Saint Saturnin.

Il ne reste plus que deux travées de la nef latérale.

Une partie du bâtiment, devenue prison municipale, est maintenant l’office de tourisme.

Le portail roman a été reconstruit.

11: place de l’église

L’ancien cimetière est devenu parking, d’où on a une très belle vue sur l’église, lme château, et même la vallée.

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Au moyen-âge, l’église paroissiale était petite à côté de la grande abbaye
Dessin de Sauvageot, avec le vieux clocher, vers 1874

Bonne fin de promenade!

Documents HB, popgouv, Claude Sauvageot.

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